Le cofondateur de Google, Larry Page, peut se voir signifier les documents judiciaires relatifs à l’affaire du trafic sexuel de Jeffrey Epstein, a décidé un juge fédéral jeudi. Les îles Vierges américaines ont intenté un procès civil contre JPMorgan Chase, dont Epstein était un client de longue date, affirmant que la banque était au courant du trafic sexuel de nombreuses femmes par ce dernier.Les informations concernant l’implication de Page dans l’affaire Epstein n’ont pas été divulguées, mais CNBC a rapporté que le bordereau indiquait « USVI has leave to file for alternative service of Larry Page by no later than noon » jeudi, suggérant que les îles Vierges avaient tenté de signifier Page par des moyens conventionnels tels que par l’intermédiaire d’un huissier de justice ou de sa propre équipe juridique, mais que cela avait échoué.
JPMorgan est poursuivie séparément par les Îles Vierges et par une femme qui affirme qu’Epstein l’a agressée sexuellement, tous deux affirmant que la banque savait ce qui se passait mais n’a rien fait. La plainte indique que l’enquête du ministère de la Justice du territoire « a révélé que JP Morgan a sciemment, négligemment et illégalement fourni et actionné les leviers par lesquels les recruteurs et les victimes étaient payés et qu’elle était indispensable au fonctionnement et à la dissimulation de l’entreprise de trafic d’Epstein », a rapporté NPR.
Le bordereau ne précise pas ce que les îles Vierges ont l’intention de signifier à Page dans le cadre du procès, a rapporté CNBC, ajoutant que les documents juridiques sont toujours en cours d’examen. M. Page n’est pas la seule personne susceptible d’être affectée par le procès intenté par JPMorgan Chase, puisque les îles Vierges auraient prévu d’assigner le cofondateur de Google, Sergey Brin, l’ancien dirigeant de Disney, Michael Ovitz, le président exécutif de Hyatt Hotels, Thomas Pritzker, et l’investisseur immobilier milliardaire, Mort Zuckerman. Le PDG de JPMorgan, Jamie Dimon, devrait être interrogé dans le courant du mois.
La plainte accuse JPMorgan d’avoir ignoré des preuves pendant « plus d’une décennie en raison de l’empreinte financière d’Epstein et des transactions et clients qu’Epstein a apportés et promis d’apporter à la banque ». Elle ajoute que la banque aurait « facilité et dissimulé des transactions électroniques et en espèces qui ont éveillé des soupçons – et faisaient en fait partie – d’une entreprise criminelle dont la monnaie était la servitude sexuelle de dizaines de femmes et de jeunes filles à l’intérieur et à l’extérieur des îles Vierges », d’après la plainte.